La vie paysanne
Au Moyen âge se constitua le régime féodal. La société se divisait en trois classes : les Bellatores (les soldats), les Oratores (ceux qui prient) et les Laboratores (les travailleurs, les paysans).
Pendant la guerre de cent ans, la peste ravageait l’Angoumois et n’épargnait pas Jauldes en Saintonge. De plus, les loups pullulaient en Braconne car on ne payait plus le loubier. Les églises et les châteaux des seigneurs servaient de refuge aux populations apeurées; le château de Fayolle et son enceinte n’a t-il pas rassemblé autour de lui quelques maisons paysannes ?
La paroisse vivait au rythme de la cloche familière: elle rappelait les fêtes chrétiennes, sonnaient l’office du matin, l’angélus du soir et avertissaient des dangers éventuels. Au carrefour des chemins se dressaient des croix, les passants, la coiffure à la main faisaient le signe de croix.
Aux XVème et XVIème siècle et même au XVIIème, la vie paysanne était rude à Jauldes : les rendements étaient très modestes. La terre restait en jachère une année sur trois, il fallait laisser reposer la terre disait-on. Elle était retournée insuffisamment, la modeste fumure était réservée au petit jardin familial, limité en surface. Les réserves étaient maigres, une mauvaise récolte et le prix des grains était multiplié par quatre ou cinq, une grêle sur toute la paroisse et il y avait une grandissime famine. Les paysans cultivaient le blé, l’avoine, le seigle, la mêture, les choux, les racines, le safran, le lin. La vigne importée par les romains était présente à Jauldes. Pommiers, poiriers et quelques châtaigniers du Limousin nous donnaient leurs fruits.
Tout changea lorsque apparut le maïs dans nos champs vers 1700 et surtout la pomme de terre un peu plus tard, les famines disparurent. N’oublions pas le bétail même modeste, une chèvre et quelques brebis étaient les bienvenues. Une autre amélioration apparut lorsque la jachère fut remplacée par une année sur trois en prés, luzerne ou autres cultures enrichissantes de la terre.
De surcroît, le climat était plus rigoureux que de nos jours. Il y eut la petite époque glacière qui culmina lors du terrible hiver de 1709 où les noyers gelés éclataient. Pour lutter contre le froid, les maisons étaient très basses, un seul rez de chaussée et entassées les unes contre les autres, l’écurie des bêtes était attenante et apportait un peu de chaleur à leurs maîtres.
Nous devons dire aussi que la condition des femmes était peu enviable, la fécondité était très élevée, huit ou dix enfants naissaient d’un couple, mais la moitié avaient succombé avant la puberté, en dépit de l’allaitement maternel. L’accouchement était parfois une épreuve redoutable, les matrones de bonne vie et mœurs les assistaient et devaient ondoyer (donner l’eau) aux nouveaux nés en péril, en attendant la venue d’un curé.
Jauldes au temps de la Révolution Française
Article intitulé « les causes de la Révolution Française et les cahiers de doléances » dans le Contact Jauldois N° 20
Articles intitulés « la Révolution dans le canton de Jauldes » dans le Contact Jauldois N° 21 et 22
La guerre 14-18
Les réquisitions se passaient plutôt bien. L’agriculture était prise en charge par les soldats auxiliaires, des jeunes gens et des adultes ayant dépassés l’âge du service militaire. Le prix des vivres a augmenté sauf le pain qui a été taxé, les vivres n’ont pas manqué. La population composée surtout d’agriculteurs laborieux n’a pas souffert de la faim. Les indigents eux mêmes peuvent gagner leur vie grâce aux allocations, la misère n’existe pas. Les médecins sont rares : le plus proche à 12 km est très agé. Les médicaments des pharmaciens sont insuffisants. L’ordre public est bien gardé, il n’y a guère de délits. Le service du culte est assuré par un vieux prêtre.
En complément, un article sur le 11 novembre 1918 dans le Contact Jauldois N° 33 et un article intitulé « 3 nouveaux noms gravés sur le monument aux morts de Jauldes » dans le N° 35.
L’agriculture à Jauldes après 39-45
Depuis la guerre 14-18, Jauldes avait pris sa part dans la saignée de la France rurale. Des propriétaires travaillaient eux mêmes 5 ou 10 hectares avec 2 ou 4 boeufs, souvent un cheval.
De la polyculture des années 50 ou 60, nous sommes passés à la culture céréalière et depuis 1980 au développement spectaculaire des oléagineux, tournesol, colza avec une réduction des cultures fourragères et des plantes sarclées. Blé tendre, blé dur et orges sont le plus souvent cultivés. Le maïs a pratiquement disparu car la commune en dépit de ses fontaines ne se prête pas à l’irrigation. L’élevage bovin décline, celui des chevaux est réduit à néant. Sur notre commune, l’élevage familial du cochon n’est jamais passé au stade de l’élevage industriel. Il n’y a plus de vigne à Jauldes depuis l’arrivée du phyloxéra, sauf quelques unes destinées à la consommation familiale. Avant le phylloxéra, la vigne était une richesse de la terre. Les petites exploitations se raréfient vite avec la reprise des terres libérées, qui passent à 20 hectares en 1970 et à 100 dans les années 80. En 1998, quelques fermes atteignent 250 hectares. Ces grandes exploitations appartiennent a des sociétés possédant un matériel moderne et onéreux. Les tracteurs de 20 à 30 chevaux du début font désormais 100 à 150 chevaux et pour certains beaucoup plus. Les engrais chimiques accélèrent la croissance des cultures mais sont la cause avec les pesticides de la pollution de l’eau, rendant une partie de celle-ci impropre à la consommation. La commune de Jauldes est très sensible à cette évolution de la culture intensive car elle est située en partie sur le grand karst de la Rochefoucauld dont la résurgence sont les sources de la Touvre et l’alimentation en eau potable du Grand Angoulême.
Les mères paysannes ne diront plus à leurs enfants « viens m’eudé à formoger la treue » (viens m’aider à nettoyer la truie) ou à tirer « un siau d’eau au poué » pour laver les topines (un seau d’eau au puits pour laver les topinambours). Ce temps est révolu, les instruments tels que rotavator, croskillette et moiss/batt sont devenus les outils incontournables des agriculteurs de l’an 2000.
L’école primaire à Jauldes
A la révolution, l’école paroissiale dirigée par le curé est remplacée au même endroit par un instituteur, ce qui fut fait à Jauldes.
Il y eut deux écoles : une à Cherves, mixte, à une classe unique et à trois kilomètres du bourg, l’autre au bourg, mixte et à deux classes. Pourquoi deux écoles ? La distance, le nombre des enfants, les intempéries éventuelles en étaient la cause. Les enfants des villages éloignés devaient apporter leur repas de midi.
L’école de Cherves d’abord au centre du village fut reconstruite en bordure de la route d’Angoulême : ce sera l’école de Mme Machenaud. Elle accueillait les enfants de Cherves, de la Motte. Dans le bourg, le bâtiment central était utilisé pour la mairie et le logement des instituteurs ; à droite et à gauche une grande salle d’école, l’une pour les garçons, l’autre pour les filles. Il y avait deux préaux et deux cours. Telles étaient les écoles de Coulgens et de la Rochette et même celle de Jauldes jusqu’en 1953 ou fut construite l’école actuelle et au même endroit cette année là l’enseignement se fit dans la salle des fêtes pour la plus grande joie des petits Jauldois.
Puis vint la mixité dans les écoles, élément d’émulation entre garçons et filles. Les anciens se souviennent de leur école des années 1920-1930: souvent un couple d’instituteurs faisaient toute sa carrière dans la même école ; le mari était secrétaire de mairie et payé pour cet emploi et parfois conseiller municipal.
En complément, une photo des écoliers de 1924 dans le Contact Jauldois N° 36 et une photo de 1938 dans le N° 37.
Histoire de nos villages
- l’histoire de Glange : Contact Jauldois N° 4
- l’histoire du Bois de Jauldes : Contact Jauldois N° 5
- l’histoire de Treillis : Contact Jauldois N° 8
- l’histoire de Chez Renard : Contact Jauldois N° 9
Histoire de la salle des fêtes
Article disponible dans le Contact Jauldois N° 40