Le 28 septembre 1857, le Maire de Jauldes adresse au préfet de la Charente une liste sur laquelle figurent les noms de dix hommes. Le plus jeune a 63 ans et s’appelle Pierre Lair tandis que l’aîné des dix, Jean Billat, s’apprête à entamer son 76ème hiver. Si ce courrier présente en apparence peu d’intérêt pour le conseil municipal de l’époque, il constitue aujourd’hui un document inestimable pour la mémoire et l’histoire de Jauldes car ces dix individus sont les derniers survivants jauldois de l’épopée napoléonienne. Partis à l’âge de 20 ans pour rejoindre les rangs de la Grande Armée, ils ont sillonné à pied l’Europe portant sur le dos, outre leurs armes, plus de 30 kilos d’effets personnels. Le Maire s’intéresse à eux parce que Napoléon III, en 1857, a décidé de leur rendre hommage en leur attribuant la médaille de Sainte-Hélène. Tous les maires de France doivent alors recenser ces vétérans du Premier Empire. En Charente, on en compte un peu plus de 3000 c’est-à-dire à peu près le quart des 20 000 Charentais mobilisés durant la période 1800-1815. Pour les comptabiliser, le Maire de Jauldes a fait le tour des hameaux, s’est renseigné auprès des familles dans le but d’obtenir un maximum d’informations. Dix noms ont ainsi été retenus. A Brie, on en relève trois mais neuf à Coulgens. Sur ces listes apparaissent également les dates d’incorporation, les grades mais également les unités dans lesquelles ils ont évolué. On peut ainsi reconstituer leur parcours extraordinaire. Certains ont même conservé une trace de leur passage à l’armée. Il s’agit la plupart du temps d’un certificat de réforme ou d’un vieux livret militaire. D’autres doivent faire simplement appel à leur mémoire d’où parfois des informations imprécises ou incomplètes. Très âgés (pour l’époque), portant encore les traces de leurs blessures, ont-ils véritablement la force et l’envie de crier « Vive l’Empereur » comme le souhaiteraient les autorités ? Telle est en effet la question centrale qu’il importe de se poser. Après de nombreuses recherches aux archives départementales et au château de Vincennes (où ont été dépouillés plus de 4000 documents), il semble bien que le vrai visage de ces vieux soldats ne correspond pas au portrait idyllique et romantique édifié par la légende napoléonienne.
Il faut se rappeler effectivement l’extrême dureté de la vie militaire de l’époque. En dépouillant les extraits mortuaires envoyés au département et en consultant les registres-matricules des archives de la guerre à Vincennes, on apprend que plus d’un soldat charentais sur deux n’est pas revenu après 1815. S’il n’est pas possible d’évaluer exactement le nombre de Jauldois décédés sous l’Empire, on peut néanmoins affirmer que la proportion de disparus correspond sans nul doute à celle du contingent départemental. Sur 70 mobilisés (ce dernier chiffre est une évaluation approximative car de nombreux registres ont été perdus ; on peut néanmoins affirmer que 55 Jauldois ont porté l’uniforme dans l’un des nombreux régiments de la Grande Armée), ce sont peut-être 25 à 35 Jauldois qui n’auraient pas revu le clocher de leur église. Les pertes approchent sans nul doute la quarantaine en tenant compte des soldats partis dès la Révolution.
Selon les sources mises à notre disposition, les 3/4 ont été emportés par une maladie et ne sont pas morts glorieusement sur un champ de bataille comme l’ont souvent affirmé les anciens livres d’histoire. Les virus et les microbes étaient en effet bien plus dangereux que les boulets autrichiens, russes et anglais. Le nouveau régime alimentaire, les nombreuses privations et la rigueur climatique expliquent en grande partie ce taux extrêmement élevé de décès parmi les soldats de la Grande Armée.
Le recensement exhaustif des extraits mortuaires et la consultation des nombreuses sources conservées à Vincennes ont permis néanmoins de reconstituer leurs parcours. Avant 1808, la plupart évoluent en Autriche (1805 bataille d’Austerlitz), en Prusse (1806 batailles d’Iéna et d’Auerstaedt) puis en Pologne (batailles d’Eylau et de Friedland). La lecture du registre-matricule du 48ème RI a notamment permis de retrouver la trace du conscrit François Pierre originaire de Treillis malheureusement tué à la bataille d’Eylau le 8 février 1807. Comme ses camarades du Consulat et de l’Empire, il a été mobilisé dans la cadre de la loi Jourdan-Delbrel qui désignait les appelés par le système du tirage à sort (1ère loi qui impose le service militaire en France). Les conscrits de Jauldes se sont ainsi présentés chaque année au chef-lieu de canton, à la Rochefoucauld, pour tirer le bon ou le mauvais numéro. François Pierre est parti ainsi en 1799 avant de combattre en 1805 à Austerlitz puis à Iéna en 1806. 30 % des conscrits jauldois ont néanmoins échappé aux horreurs du champ de bataille en raison de leur faible taille (il faut mesurer plus d’1m54 pour être incorporé ; taille moyenne des Jauldois = 1,60) ou d’infirmités diverses.
Après la bataille de Friedland (en Pologne en 1807), 70 % des conscrits de notre commune vont faire la guerre dans la Péninsule ibérique qui demeure le tombeau d’au moins quatre conscrits jauldois. En 1809, moins d’une dizaine combattent en Autriche et participent aux terribles batailles d’Essling les 22 et 23 mai (où est mortellement blessé Jean ; cette bataille très meurtrière coûte à la Charente plus d’une centaine d’hommes) et de Wagram (6 et 7 juillet). Les sources ne nous permettent pas de savoir combien de Jauldois exactement participent à la terrible campagne de Russie en 1812. En revanche, on sait qu’ils sont nombreux à faire la guerre en Allemagne en 1813. Cette campagne est extrêmement meurtrière pour la Charente et pour Jauldes. Les régiments envoyés à Dresde, Leipzig ou Lutzen comptent en effet plus de 80 % de pertes en moyenne. De nombreux soldats signalés disparus ne réapparaissent jamais ensuite dans l’état-civil. Combien étaient-ils alors à Waterloo en 1815 pour la dernière bataille ? Il est très difficile d’y répondre. On peut néanmoins affirmer que les survivants du 86ème RI ont battu les Prussiens à Ligny mais deux jours plus tard, faisant partie du corps de Grouchy, ils ne sont pas à Waterloo. Ils ne font qu’entendre la canonnade puis apprennent le lendemain la terrible défaite qui met fin à l’épopée napoléonienne.
Ce sont donc des hommes usés qui regagnent leurs foyers en août 1815. Après avoir déposé le fusil, la plupart reprennent la fourche, réclamant en vain au gouvernement une pension de retraite. Beaucoup décèdent alors dans l’oubli n’ayant pour seule richesse que la gloire d’avoir été un « grognard » de Napoléon. Ont-ils pour autant vénéré cet empereur responsable d’une grande partie de leurs malheurs ? De plus en plus, les historiens admettent aujourd’hui que les anciens soldats de Napoléon ne furent pas des bonapartistes fervents prêts à renverser la monarchie pour rétablir l’empire. L’affirmer relève de la Légende et non de l’Histoire. Et si la plupart disparaissent dans l’indifférence générale, c’est en partie à cause du silence volontaire de ces soldats qui ont très rarement évoqué leurs faits d’armes en public.
Outre les archives qui permettent de les « exhumer» des catacombes de l’oubli, il n’existe guère de traces de leur existence dans les communes charentaises (à l’exception de l’état-civil). Il faut cependant s’arrêter dans les cimetières. Là une tombe, plus ou moins bien conservée, peut retirer notre attention. Ainsi à Brie, celle du lieutenant François Machenaud (reconnaissable par deux sabres entrecroisés), compagnon d’armes de Jean Chauvaud, qui a combattu sous les ordres directs de Bonaparte en Italie et en Égypte. Au Gond-Pontouvre est enterré le capitaine d’infanterie Charles Brébion, natif de Brie. Une plaque d’argile rappelle ces faits d’armes. Parti comme simple soldat en 1792, il a conquis ses épaulettes d’officier et sa croix de Légion d’honneur après plusieurs blessures. Il est à Marengo en 1800 (blessé), à Austerlitz en 1805, à Iéna en 1806, à Eylau en 1807, à Wagram en 1809 (blessé) puis combat en Espagne (1810 à 1813), en France (blessé d’un coup de baïonnette à Montmirail). Claudiquant en raison d’une blessure à la cuisse, il obtient une retraite en 1815, se marie à Angoulême avec une épicière du faubourg de l’houmeau puis s’éteint en 1829.
C’est sans doute parce qu’il meurt sans postérité que Jean Chauvaud ne possède plus de tombe aujourd’hui dans le cimetière de Jauldes. Parce que quarante tombes ont été retrouvées en Charente, il est possible de deviner ce qui pouvait figurer sur sa stèle funéraire. Était sans nul doute gravée sa croix de Légion d’honneur. Ont sans doute figuré aussi ses états de service, son grade, ses campagnes : volontaire au 1er bataillon de la Charente, il combat en Belgique puis en Vendée où il est blessé deux fois par les rebelles (blessé d’un coup de feu à la main gauche le 22 mars 1793 à l’affaire de Saint-Tron ; blessé d’un coup de feu à la tête le 25 juillet 1793 près de Saumur). De 1794 à 1799, il est dans le Nord de la France (3ème blessure à Courtrai) puis en Belgique, en Hollande (4ème blessure : éclat d’obus au sacrum). Il est muté alors dans la gendarmerie en tant que maréchal des logis de la compagnie des Deux-Sèvres. Nommé sous-lieutenant le 17 novembre 1809, il part en Espagne. Sa mission est de protéger les convois régulièrement attaqués par les bandes de guérilleros. Il passe lieutenant en 1810 puis obtient une retraite annuelle de 900 francs en 1819. Il retourne alors à Jauldes, se marie en 1822 avec Antoinette Labrosse fille de Louis René Labrosse, chirurgien et de Marie Galliot domicilés au bois. Ses campagnes, ses origines familiales (né en 1775, fils de notaire) lui permettent d’être considéré comme un petit notable. Possédant de nombreuses terres, il devient alors Maire en 1832 sous la Monarchie de Juillet. Il le reste jusqu’à sa mort qui intervient en 1847. Il avait 72 ans. À cette date, il ne reste plus que quinze survivants des 600 hommes qui composaient en octobre 1791 le 1er bataillon de volontaires de la Charente.
Liste (non exhaustive) des Jauldois partis aux armées entre 1791 et 1815
-Petit Louis né en 1764 à Jauldes, volontaire dans le 1er bataillon de la Charente en octobre 1791 ; participe au siège de Maubeuge, à la bataille de Jemmapes en novembre 1792. Mort en Belgique le 3 mars 1793.
-Rondeaux Etienne né le 11 février 1772, parti en septembre 1792 dans le 19ème bataillon des volontaires nationaux, campagne du Nord en 1792-1795, Italie en 1797, Égypte et Syrie en 1798-1801 ; intègre la garde des consuls le 1er ventose an IX puis la garde impériale ; sort inconnu.
-François Louis né en 1778 à treillis (cultivateur), incorporé en 1799 dans le 1er bataillon auxiliaire de la Charente puis dans le 48ème RI ; est à la bataille d’Hohenlinden en 1800, d’Austerlitz en 1805 (où son unité, après 125 kms en deux jours de marche a un rôle capital dans la victoire), d’Auerstaedt en 1806 (Prusse) mais est tué à la bataille d’Eylau le 8 février 1807.
-Billat Jean né le 13 novembre 1781, incorporé dans le 14ème RI en 1802 ; libéré du service à une date inconnue. Il obtient en 1857 la médaille de Sainte-Hélène.
-Jonquet Pierre né le 2 janvier 1784, incorporé dans le 29ème Dragon le 15 prairial an XIII ; vivant en 1857 et obtient la médaille de Sainte-Hélène.
-Bois Etienne né en 1785 (cultivateur), incorporé en janvier 1806 dans le 14ème RI ; réformé en octobre 1806 avant de participer à la campagne de Prusse.
-Moreau Pierre né le 11 octobre 1786 (cultivateur), incorporé en décembre 1806 dans le 95ème RI ; sort inconnu (régiment participe à la campagne de Pologne en 1807 puis va en Espagne de 1808 à 1813).
-Bonneau Jacques né le 31 janvier 1786 (cultivateur), incorporé dans le 28ème RI en novembre 1809 ; sort inconnu (régiment participe à la campagne d’Espagne).
-Gervais Jacques né le 30 janvier 1786 (propriétaire), incorporé dans le 4ème rgt d’artillerie en novembre 1806 ; sort inconnu (régiment participe à la campagne de Pologne en 1807, d’Autriche en 1809, de Russie en 1812).
-Lair Louis né le 4 avril 1786 (cultivateur), incorporé dans le 16ème RI en septembre 1806, va au Danemark en 1807 (combats contre les Suédois) puis en Autriche en 1809. Blessé au bras gauche à Essling le 22 mai 1809, meurt des suites de ses blessures.
-Bonami Pierre né en 1787 (cultivateur), incorporé dans le 95ème RI en mars 1807 ; sort inconnu (régiment participe à la campagne de Pologne en 1807 puis va en Espagne de 1808 à 1813).
-Delage Martial né en 1787 (cultivateur), incorporé dans le 95ème RI en mars 1807 ; sort inconnu (régiment participe à la campagne de Pologne en 1807 puis va en Espagne de 1808 à 1813).
-Geoffroy Pierre né en 1787 (cultivateur), incorporé dans le 2ème rgt d’artillerie ; sort inconnu
-Lair Henry né en 1787 (cultivateur), incorporé dans le 55ème RI en octobre 1808 ; disparu en Espagne.
-Aubert Philippe né en 1788 (maçon), incorporé dans le 55ème RI en octobre 1808 ; participe à la campagne d’Espagne de 1808 à 1814. À la fin de l’Empire il est signalé comme déserteur le 31 mars 1814, n’est pas poursuivi et regagne ses foyers.
-Bonami Jean né en 1788 (cultivateur), réformé en 1808 pour « défaut de taille » (1m504) mais mobilisé en décembre 1813 lors de la levée en masse, envoyé à Bayonne ; sort inconnu.
-Bouchaud Jean né en 1788 (cultivateur), incorporé le 7 juillet 1808 dans le 2ème RI ; mort à Alexandrie en Italie le 9 mars 1808 d’une fièvre.
-Boiteau François né en 1788 (cultivateur), incorporé le 8 juillet 1808 dans le 105ème RI ; sort inconnu. Son régiment va en Espagne puis en Autriche et en Russie.
-Doucet Pierre né en 1788 (cultivateur), incorporé en novembre 1809 dans la Jeune Garde ; sort inconnu mais son corps participe à la campagne d’Espagne puis de Russie.
-Jean, enfant naturel né en 1788, incorporé en avril 1812 dans la garde nationale puis dans le 142ème RI ; sort inconnu mais son régiment participe à la campagne d’Allemagne en 1813 (90 % de pertes).
-Varache Antoine né en 1788, incorporé le 7 juillet 1807 dans la 4ème légion de Réserve ; sort inconnu mais son régiment participe à la campagne d’Espagne de 1808 à 1814.
-Aubineau François né en 1789, incorporé en janvier 1809 dans le 55ème RI ; sort inconnu ; son régiment participe à la campagne d’Espagne de 1809 à 1814.
-Bonvalet François né en 1789, incorporé en 1813 dans le 22ème chasseur à cheval ; sort inconnu ; son régiment participe à la campagne d’Allemagne.
-Boidon Jean né en 1789, incorporé en novembre 1808 dans le 55ème RI ; mort à Tortose le 24 décembre 1809 d’une fièvre.
-Barjolin Pierre né en 1789, incorporé dans la marine ; sort inconnu.
-Deruet Jean né en 1789, incorporé au 1er RI en 1808 ; sort inconnu ; son régiment participe à la campagne d’Autriche en 1809 puis va en Espagne jusqu’en 1814.
-Fougerat Jean né en 1789, incorporé en avril 1812 dans la garde nationale puis dans le 142ème RI ; sort inconnu mais son régiment participe à la campagne d’Allemagne en 1813 (90 % de pertes).
-Guyonnet Jean né en 1789, incorporé en avril 1812 dans la garde nationale puis dans le 142ème RI ; sort inconnu mais son régiment participe à la campagne d’Allemagne en 1813 (90 % de pertes).
-Joncquet Jean né en 1789, incorporé en 1809 dans la marine ; sort inconnu.
-Borset Louis né en 1790, incorporé en mars 1809 dans le 82ème RI ; sort inconnu. Le régiment combat en Espagne.
-Bonvaslet Jean né en 1790, incorporé en mars 1809 dans le 82ème RI ; sort inconnu. Le régiment combat en Espagne.
-Dereix Jean né en 1790, incorporé en mars 1809 dans le 16ème RI ; sort inconnu. Le régiment combat en Espagne.
-Joubert Jean né en 1790, incorporé en mars 1809 dans le 82ème RI ; sort inconnu. Le régiment combat en Espagne.
-Roy Louis né en 1790, incorporé en 1813 dans le 34ème léger ; combat dans le sud de la France contre les Anglais et les Espagnols. De retour à Angoulême le 20 mars, il meurt à l’hôpital le 23, atteint de diarrhées chroniques.
-Perrotin Louis né en 1790, incorporé en 1809 dans les train des équipages militaires. Sort inconnu.
-Sureau Etienne né en 1790, incorporé en avril 1812 dans la garde nationale puis dans le 142ème RI ; sort inconnu mais son régiment participe à la campagne d’Allemagne en 1813 (90 % de pertes).
-Gauthier Jean né le 9 avril 1791 (cultivateur), incorporé en juin 1811 dans le 67ème RI, envoyé en Espagne en 1812, en Italie en 1813 et en France en 1814 (armée de Lyon). Il obtient la médaille de Sainte-Hélène.
-Coupri François né en 1791, incorporé au 67ème RI ; sort inconnu.
-Lantinaud Pierre, né en 1791, incorporé au 67ème RI ; sort inconnu.
-Delord Antoine, né en 1791, incorporé dans le 114ème RI, mort en Espagne le 8 février 1813 d’une fièvre.
-Meunier François, né en 1791, incorporé en avril 1812 dans la garde nationale puis dans le 142ème RI ; sort inconnu mais son régiment participe à la campagne d’Allemagne en 1813 (90 % de pertes).
-Rondeau François né en 1791, incorporé en avril 1812 dans la garde nationale puis dans le 142ème RI ; sort inconnu mais son régiment participe à la campagne d’Allemagne en 1813 (90 % de pertes).
-Lavenat Pierre, né en 1791, incorporé en mai 1813 dans le 148ème RI ; sort inconnu mais son régiment participe à la campagne d’Allemagne en 1813 (80 % de pertes).
-Blanchard Jean né en 1791 (cultivateur), incorporé le 22 février 1813 dans le 22ème chasseur à cheval, devient caporal puis sergent. Après la campagne d’Allemagne (1813), de France (1814) et de Belgique (bataille de Waterloo en 1815), il est maintenu dans l’armée, passe au 39ème RI. Est libéré du service le 30 septembre 1819. En 1857 il obtient la médaille de Sainte-Hélène.
-Bois Jean né en 1792 (cultivateur) ; incorporé en 1813 dans le 93ème RI ; envoyé en Allemagne, participe aux batailles de Bautzen, de Dresde et de Leipzig. Prisonnier de guerre le 10 novembre 1813 alors qu’il est dans la place forte de Worms.
-Pasquet Jacques né en 1792 (cultivateur) ; incorporé en 1813 dans le 93ème RI ; envoyé en Allemagne, participe aux batailles de Bautzen, de Dresde et de Leipzig. Entre à l’hôpital de Spire le 19 novembre 1813, fait prisonnier, déclaré disparu.
-Barjolin Pierre né le 16 juillet 1792 (cultivateur), incorporé en septembre 1813 dans le 86ème RI, envoyé dans le Sud de la France contre les Espagnols et les Anglais ; fait la campagne de Belgique (Waterloo) en 1815, libéré après Waterloo. Il obtient la médaille de Sainte-Hélène.
-Dedieu Pierre né le 22 mars 1793 (cultivateur), incorporé le 15 septembre 1812 dans le 118ème RI ; sort inconnu, régiment envoyé en Espagne.
-Favraud Pierre né le 5 septembre 1793 (cultivateur), incorporé en septembre 1813 dans le 86ème RI, envoyé dans le Sud de la France contre les Espagnols et les Anglais ; sort inconnu.
-Monget Antoine né le 16 septembre 1793 à Aussac, domicilié à Jauldes (cultivateur), incorporé en septembre 1812 dans le 86ème RI, fait la campagne d’Allemagne en 1813, est blessé à la bataille de Leipzig le 16 octobre 1813, fait prisonnier par les Russes. Il est libéré en 1814, revient à Jauldes, de nouveau il est mobilisé en 1815, participe à la bataille de Ligny en 1815 puis revient à Jauldes. Il obtient en 1857 la médaille de Sainte-Hélène.
-Clément Antoine né le 12 février 1793 à Brie, domicilié à Jauldes (roulier),incorporé en septembre 1812 dans le 86ème RI, fait la campagne d’Allemagne en 1813, est blessé à la bataille de Lutzen le 2 mai 1813, mort de ses blessures.
-Lair Mathieu né le 21 octobre 1793 (cultivateur), incorporé en septembre 1812 dans le 86ème RI, est tambour, il fait la campagne d’Allemagne en 1813 puis la campagne de France en 1814. Déclaré disparu par les autorités militaires.
-Chambaud Jean né le 11 avril 1793 à Jauldes, domicilié à Coulgens (cultivateur), incorporé en septembre 1812 dans le 86ème RI, fait la campagne d’Allemagne en 1813, est caporal le 22 janvier 1813, entre à l’hôpital le 9 novembre 1813, déclaré disparu par les autorités militaires (sans doute blessé ou malade il est alors fait prisonnier par les Prussiens ou les Russes).
-Bois François né le 5 mars 1793 (cultivateur), en septembre 1813 dans le 86ème RI, envoyé dans le Sud de la France contre les Espagnols et les Anglais ; fait la campagne de Belgique (bataille de Ligny mais n’est pas à Waterloo) en 1815, libéré après la seconde abdication. Il obtient la médaille de Sainte-Hélène en 1857.
-Dumoussaud François né le 13 septembre 1793 (cultivateur), incorporé en septembre 1813 dans le 86ème RI, envoyé dans le Sud de la France contre les Espagnols et les Anglais ; sort inconnu.
Stéphane Calvet, Docteur en Histoire