Eglise St Martin

Elle est l’une des 300 églises romanes qui au XIIème siècle recouvrirent de leur blanc manteau la surface de ce qui sera notre département. Ces églises romanes remplaçaient les églises primitives couvertes en bois et très vulnérables aux incendies ou aux colères du ciel ; nous ignorons où se trouvaient la plupart de ces églises primitives; le chroniqueur Pierre TALLON à la plume alerte croit avoir trouvé la trace de ces églises, mais ce n’est pas admis par les médiévistes.

 

Saint Martin

Notre église est sous la protection de ce soldat romain Saint Martin, premier saint de France, qui au début du IVème siècle coupa son manteau avec son épée pour en couvrir un pauvre hère grelottant de froid ; ce geste se passait à AMIENS ; il quitta l’armée, se fit baptiser, devint évêque de TOURS en 371, c’est le patron des exclus, des malheureux ; 200 communes de France portent son nom et des milliers d’églises dans le monde lui sont consacrées. MARTIN mourut en 397.

L’église à travers le temps

 

Il est probable que notre église a été construite dans la forêt, pour des motifs de sécurité : il en fut ainsi pour la MACARINE dans la forêt de Boixe dont il ne reste que des ruines ; à Jauldes la forêt recula de 500 ou 600 mètres et avec le temps l’église fut à découvert ; c’est aussi l’opinion du curé CHAMBRE.
Antérieure à 1170, elle fut brûlée par les Huguenots en 1568 ; tous les Jauldois le savent, conduits par le prince de Condé et par le duc de La Rochefoucauld s’abattirent sur Jauldes et sur le village de Glange, leur lieu de rassemblement, avec plus de 100 000 hommes ; ce chiffre est invraisemblable ; disons plus modestement 100 ou 200 cavaliers et 1000 hommes de piétaille. La voûte de la nef, et celle du chœur avec la flèche du clocher furent détruites, mais il est difficile de faire brûler entièrement et mettre à bas un tel bâtiment reposant sur de grosses pierres et couvert de lauzes. Au cours des temps et des vicissitudes de l’histoire l’église sut résister, plus heureuse que la cathédrale d’Angoulême qui en même temps perdit sous les canons de Coligny toute sa voûte et l’un de ses clochers romans.
Saint Martin de Jauldes a subi de nombreuses restaurations en 1795, 1805, 1826, 1852 et surtout en 1875 : au cours de ces travaux ont été mis à jour sous le crépis, les grosses pierres calcinées, témoins du passé. En 1875, la nef fut couverte d’une voûte d’ogives en briques sans contreforts : elle est plus large que le chœur. Le faux carré porte une coupole sur pendentifs, le chevet carré est voûté d’ogives et éclairé par une fenêtre à l’est, la façade est divisée horizontalement par trois bandeaux, le clocher est rectangulaire : il a été reconstruit et surmonté d’une couverture à quatre pans recouverte de tuiles ; le tabernacle en bois sculpté est du XVIème siècle.
Pendant la révolution, l’église servait de temple décadaire ; chaque commune ne devait conserver qu’une cloche, les autres devaient être envoyées à Rochefort pour y être fondues et devenir canons pour les armées de la République ; il y eut alors avec les gens de BRIE un rapt de cloche du genre : « tu me prends une cloche, je t’en enlève une autre ».

Architecture

 

De nos jours, la partie la mieux conservée et la plus ouvragée de l’église nous semble être la façade, avec ses trois bandeaux horizontaux et ses sculptures pluri-centenaires. De plus, cette façade ressemble à celle de Trois Palis, un modèle d’architecture. La façade, en belles pierres calcaires, avec sa diversité de frises et de colonnettes, ses symboles entremêlés et sa profusion décorative, contraste fortement avec la nef romane, primitive et sombre.

Le coté nord de l’église recouvert d’un mauvais crépi est sans intérêt ; le coté sud mieux conservé montre une grande arcade bouchée ; il regarde une petite place où est érigé le monument aux morts des deux guerres 1914 et 1940. Autrefois cet espace était une partie du cimetière. L’église n’étant pas classée monument historique, son entretien incombe à la commune. Le presbytère, de l’autre côté de la route, fut occupé par l’instituteur à la révolution. C’était le seul édifice à deux étages. Le bénéfice (le revenu) de la paroisse n’était pas considérable, 700 livres, mais les curés avaient des biens personnels et transmettaient souvent leur cure à un parent proche avec l’accord de l’évêque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En entrant dans l’église, deux choses nous ont frappé :

- la belle rosace du chœur qui représente la charité St MARTIN. L’arrière neveu du R.P de la BROSSE fit don de ce vitrail et les deux petits anges ailés sur le lobe supérieur représentent les figures enfantines des deux filles du donateur,
- remarquable encore, les grands pavés de pierres usées pendant des siècles par les humbles sabots des paysans. Remaniées au cours de travaux, elles ont été enlevées puis remises en place.
Une plaque de marbre, à l’identique de celle de l’église de Tadoussac au Québec, y témoigne de la mémoire vivante du père de La Brosse, enfant du pays, missionnaire au Canada,encore appelé Nouvelle France (1724-1782).
A noter également la très belle rénovation de la sacristie de l’église par les agents communaux de Jauldes en 2013 comme en témoignent les photos ci-dessous :
Sacristie 2Sacristie 1
Vous pouvez également apprécier l’histoire de cet élément de patrimoine de notre commune grâce à un pupitre de signalisation touristique situé à proximité de l’édifice.